- Vie pratique -
"Une journée en van là-bas en bas"(juste pr vous conter notre quotidien tout simple)
Réveillés de bonne heure par la chaleur du soleil qui tape sur le van ou, tout au mieux, par les voix énergiques de joggeurs matinaux friands de grandes conversations philosophiquement criantes, le premier réflexe consiste en général à se lever sans réveiller l'autre (tout en passant au-dessus de lui, tâche ardue mais facilitée par une technique savamment étudiée et presque au point après 8 mois de vadrouille, le "roule je sors") afin de mettre le véhicule à l'ombre tout en conservant une distance acceptable entre nous et les toilettes publiques trouvées la veille avec force et courage.
Vient ensuite le délicieux moment du café du matin: on ouvre le coffre du van (plus simplement, la cuisine), on installe le cookamte, la bonbonne de gaz, la cafetière italienne et la poêle pr les oeufs de Seb. Bien assis dans nos chaises de pêcheurs recousues maintes fois et dignes de la haute couture (et je l'écris sans une pointe de fierté à la plume), nous pouvons poursuivre notre exploration "théorique" entamée la veille sur la région, Lonely Planet, Petit Futé et Camps 4 à la main (Le Camp 4 est un petit bijou, une bible pour tout qui souhaite "se loger" en Australie gratuitement, il comprend l'ensemble des cartes routières et la liste des aires de repos). On mélange savamment nos envies de découvertes, avec ce que l'on a lu ds les guides, les conseils des gens du coin et la liste des tâches à accomplir (vaisselle au robinet des toilettes, lessive ou autres courses), et nous voilà en route...
Que sentiment délicieusement grisant que de quitter un lieu pour un autre en sachant qu'on n'y reviendra fort probablement jamais!
Sur la route, panoramas et autres curiosités locales (statue de crevette géante, vignoble, échoppes de fruits et légumes,...) sont autant d'occaion de faire une halte agréable... agréable ou non: quand la chaleur de midi et les fourmis dans les jambes nous invitent à la pause picnic tant attendue sur une table à l'ombre et, qu'à peine sortis du van, nous avons chacun 3 mouches dans l'oeil droit, 2 sur le nez et 4 dans le coin de la bouche, l'arrêt déjeuner s'en trouve rapidement écourté. C'est aussi ça l'Australie, personne n'en parle (les gens doivent certainement signer un tas de paperasseries bizarres à l'aéroport le jour de leur retour au pays) mais les mouches sont omniprésentes, coriaces et fort nombreuses 6 mois par an... Bref c'est là une autre longue histoire.
Arrivés à notre destination du jour, c'est que du plaisir: du surf sur des vagues absolument énormes ) la découverte d'une forêt d'eucalyptus géants en passant par la rencontre avec une famille d'émeus en balade, une promenade au coeur de rochers millénaires ou le plongeon dans une cascade d'eau fraîche... Nous ne sommes jamais déçus du voyage. Parfois, nous décidons d'en profiter d'avantage et de rester le lendemain également.
Fin d'après-midi, vient le moment de trouver un endroit pour la nuit: hors de question de rouler de nuit et de risquer une brutale rencontre avec un kangourou ou autre bête sauvage nocturne. Plusieurs options s'offrent généralement à nous: soit nous choisissons une "rest area" gratuite dans la région indiquée dans le "Camps 4", c'est alors toujours une belle surprise une fois sur les lieux. Soit nous décidons d'outrepasser les interdits et de poser le van en-dessous du panneau "No Camping" sachant que, finalement, nous ne "campons" pas vraiment, "nous nous reposons dans une camionnette", et, qu'après tout, s'offrir l'occéan comme jardin d'un jour vaut bien toutes les amendes du monde (amendes que nous n'avons d'ailleurs jamais reçues, au pire, un avertissement des rangers du coin, toujours des chics types!).
Là, toutes chaises dehors et une bonne boustifaille préparée avec amour et talent (généralement des pâtes tomates-oignons, des fishticks patate au BBQ (mis à dispoisition gratuitement partout dans le pays) ou, les grands soirs, du poulet à l'estragon), nous pouvons savourer la soirée: le bruit des vagues et des animaux de la nuit, un ciel étoilé absolument soufflant... Le pur plaisir du voyage et de la vie au grand air... Qui n'a jamais rêvé d'avoir un plafond infiniment blmeu et scintillant et une senteur "pins sauvages" dans ses toilettes, et quel plus beau décor de cuisine que l'océan ou les montagnes à perte de vue...
Mais cela a parfois ses inconvénients. Principalement, un niveau d'intimité qui doit flirter avec le zéro absolu: chaque passant connaît la marque de notre dentifrice ou de l'après-shampoing utilisé dans la douche presque quotidienne le long des plages (créant par là une file d'attente, situation quelque peu gênante parfois bien que cocasse), chaque marcheur sait également quand nous avons fait une lessive, la couleur de notre couette ou encore, par exemple, que j'aime un café et une clope le matin en feuilletant un guide ou l'autre... Mais tout cela a quelque chose d'extrêmement sympathique et propice à la rencontre. Rencontres humaines ou non car les animaux s'avèrent eux aussi d'une nature bien curieuse: kangourous, vaches, moutons, chiens, chats, fourmis, mouches et autres opossums, ils tous venus nous faire la bise du matin à un moment ou à un autre...
Si c'est pas beau l'Australie!
